Trois auteurs, dont un professeur de droit, dénoncent dans une lettre l’appui inconditionnel du gouvernement Harper au pouvoir israélien
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Trois auteurs, dont un professeur de droit, dénoncent dans une lettre l’appui inconditionnel du gouvernement Harper au pouvoir israélien
Nous avons tous été témoins, par médias interposés, de la dernière offensive israélienne dans labande de Gaza.

Notre but ici n’est pas de déterminer qui a commencé ou qui est à l’origine de ce conflit, même si par ailleurs notre devoir d’intellectuel est d’essayer de situer ce qui se passe maintenant dans la trame plus large de l’histoire.

Si nous n’avons aucun pouvoir sur l’État d’Israël, sur le Hamas ou sur l’Autorité palestinienne, nous avons cependant une responsabilité envers notre gouvernement, et cette responsabilité est, en ce moment, marquée par la honte.

Le Canada a longtemps été, sans être une puissance mondiale, une force de paix, mais l’appui inconditionnel du gouvernement Harper au pouvoir israélien l’a éloigné de sa vocation pacifique qui, au-delà des intérêts géopolitiques et de la loi du plus fort, devrait reposer sur :

Michel Seymour est professeur à l'Université de Montréal
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Michel Seymour est professeur à l'Université de Montréal
la Déclaration universelle des droits de l’homme en vertu de laquelle aucune révolte justifiée contre la tyrannie et l’oppression ne peut inclure une action armée contre des civils, règle que violent aussi bien les tirs de roquettes du Hamas que le bombardement israélien de Gaza ;

le respect du droit international, ce qui impliquerait l’arrêt de la colonisation en territoire palestinien, le retrait des territoires occupés, l’élimination du mur, la fin du blocus de la bande de Gaza, conformément aux décisions prises par les tribunaux internationaux.

Nous attendons du gouvernement Harper qu’il travaille concrètement à l’établissement d’une paix durable au Moyen-Orient plutôt que d’attiser le conflit actuel par ses prises de position partisanes.

Nombreux sont les Israéliens qui s’opposent à la politique belliqueuse de Nétanyahou : il serait peut-être temps de les entendre et de cesser de croire qu’Israël parle d’une seule voix.

Nombreux sont les Palestiniens qui croient à une solution pacifique au conflit : il serait peut-être temps de prendre au sérieux l’union récente du Hamas et du Fatah et d’appuyer cette démarche politique plutôt que de définir tout acte de résistance palestinienne comme un acte terroriste.

Yvon Rivard est écrivain et professeur retraité
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Yvon Rivard est écrivain et professeur retraité
Nous sommes du parti de la paix, et tous ceux qui s’opposent à la haine devraient être nos alliés. Qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens, nos amis sont ceux qui s’opposent à la violence et mettent au-dessus des intérêts partisans et des considérations doctrinaires le droit des personnes et des peuples de vivre dans la liberté et la dignité.

Nous joignons ici nos voix à toutes celles qui dans le monde entier plaident pour que cesse le massacre de la bande de Gaza et espèrent que la Palestine et Israël en arrivent à la création de deux États, sans quoi il n’y aura pas de paix durable.

Que pouvons-nous faire pour atteindre cet objectif ?

1. Dénoncer l’aveuglement du gouvernement Harper.

2. Regretter le silence du gouvernement québécois.

3. Appuyer toute démarche d’ici ou d’ailleurs susceptible d’enrayer la violence : boycottage des compagnies qui font affaire avec les colonies israéliennes, des banques et entreprises qui financent les fabricants d’armes israéliennes, pétitions pour l’imposition d’un embargo militaire immédiat sur Israël comme celui qui frappe déjà le Hamas, dons pour les habitants de Gaza, etc.

4. Ne pas laisser la distance, les vacances ou le confort nous éloigner de ce qui se passe présentement dans la bande de Gaza parce que nous serions ainsi complices de la mort d’innocents et que c’est aussi notre avenir à tous, c’est-à-dire la possibilité pour les peuples de vivre en paix, qui s’y joue.

Les auteurs :

- Yvon Rivard : écrivain et professeur retraité, Université McGill
- Michel Seymour : professeur, Université de Montréal
- Samuel Mercier : rédacteur en chef de la revue Spirale

Cliquez ici pour voir la liste des signataires de cette lettre ouverte.