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Netanyafolie le blog
27 janvier 2013

POLITIQUE DU PEUPLE JUIF

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POLITIQUE DU PEUPLE JUIF

 

Pourquoi le débat sur le peuple juif est-il devenu si central, planétaire même ? Sans doute parce qu’un ensemble de projections et d’attentes contradictoires viennent se briser sur son énigme. Un peuple bifocal, diasporique mais aussi souverain dans l’État d’Israël, un peuple mais aussi une Église, une religion, un peuple global, rassemblant des hommes et des femmes de tous les continents, de toutes les races, de toutes les cultures, mais avec le sentiment d’être un seul peuple.

Un peuple vilipendé, délégitimé, dénié parfois par les siens propres, mais dont la résurgence en Israël, au sortir de son extinction programmée en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, est éclatante. Un peuple qui plonge ses racines dans un passé immémorial, à l’héritage toujours vivant, mais qui fut aussi un laboratoire dans lequel la modernité s’est essayée à ses pires expériences comme à ses meilleures.

Ce peuple, Shmuel Trigano tente, dans cet ouvrage, de le penser de façon inédite, systématique et politique. Il tente aussi de nous montrer en quoi son expérience nous intéresse tous, que nous soyons Juifs ou non.

SHMUEL TRIGANO, professeur des Universités, directeur-fondateur des revues Pardès et Controverses, développe une approche inédite de l’existence juive et du judaïsme dans la modernité. C’est le vingtième ouvrage d’une œuvre traduite en plusieurs langues.

 

LE RETOUR DU CENTRE

 

Shmuel Trigano24 Janvier 2013

 

L’avantage de l’âge et la connaissance de l’histoire des partis politiques israéliens permettent d’avoir une perspective inhabituelle sur les récentes élections.

 

Deux phénomènes marquants les caractérisent:

 

- l’apparition sur la scène de deux nouveaux partis Yesh Atid (19 sièges) avec Yair Lapid comme leader et Habayit hayehoudi (12 sièges) avec Naftali Benett pour tête de liste (en fait c’est la venue de Benett à la tête de ce parti, déjà existant, qui est la cause de son renouveau). En arrière plan de ce phénomène, on prend note bien sûr de l’effondrement spectaculaire de Kadima sous la houlette de Shaul Mofaz, qui passerait de 28 sièges à deux.

 

- cette évolution a pour cadre l’affaiblissement du Likoud-Israel Beitenou, un bloc qui passe de 41 à 31 sièges, tout en restant la principale force politique du pays.

 

C’est ce dernier point qu’il faut d’abord analyser car il est clair que la chute d’influence du Likoud autant que l’effondrement de Kadima ont fourni le réservoir de voix des deux nouveaux partis (originellement Kadima émane d’une scission du Likoud emmenée par Sharon). Le semi-échec de Natanyahou dans l’opération « Colonne de nuée », la déception profonde de ses électeurs devant ses atermoiements, la tension entre la mobilisation militaire et morale du pays et le renoncement à en finir avec le terrorisme de Gaza annonçaient déjà cette évolution. Natanyahou ne communique pas. Il est étrangement absent des tribunes et il ne fait pas de doute que son éloignement lui a terriblement nui alors que Yair Lapid, journaliste et homme de communication, a fait le tour du pays pour recueillir les doléances de l’électorat. De plus, Natanyahou était donné pour vainqueur par les sondages, ce qui a autorisé ses électeurs a manifester leur mécontentement à son égard, en votant pour d’autres partis, sans que pour autant ils ne cessent de voir en lui, semble-t-il, l’homme de la situation.

 

Il ne faut en effet pas se méprendre Yesh Atid est un parti de centre droit et non de gauche. Ses électeurs peuvent être des transfuges du Likoud qui n’ont pas apprécié la fusion avec Israel Beitenou, trop à droite. Quand à Bayit hayehoudi, la proximité au Likoud est encore plus grande, mais, contrairement à ce que l’on pense, ce parti est au centre-droit. Il ressuscite de façon étonnante le Parti National Religieux, le Mafdal, qui avait été tout au long de l’histoire un parti charnière entre laïques et religieux et que la naissance du Gouch Emounim avait pulvérisé en déplaçant une grande partie de son électorat à droite toute. Le parti de Benett rassemble aujourd’hui (comme Yesh Atid) laïques et religieux avec cette différence que son engagement sioniste et national est beaucoup plus marqué que pour Yesh Atid. Le fait qu’il devienne membre de la coalition aux côtés de Yesh Atid justifiera ou pas ce classement que je suggère au centre droit. Il semble en effet que ce parti ne serait pas radicalement hostile à une réduction des budgets en faveur des ultra-orthodoxes ou au service militaire pour les étudiants de Yeshiva, tout en étant clairement proche de l’orthodoxie moderne, le sionisme religieux d’il y a 40 ans. Il n’est pas sûr en effet que la question des territoires constitue un critère pour le classer à l’extrême droite, du fait de l’évolution générale de l’opinion israélienne dont certaines études d’opinion montre le scepticisme quant à un accord de paix prévisible avec les Palestiniens (1).

 

Le ventre mou du système

 

Je vois dans le phénomène que représente le surgissement de ces deux partis une étonnante recomposition de partis centristes qui avaient occupé le milieu du spectre politique israélien depuis ses origines et que l’on connaissait bien dans les années 1960-1970. En fait Yesh Atid prend la place du Parti des « Sionistes Généraux » et Bayit hayehoudi celle du Mafdal. Ces deux partis étaient en règle générale de toutes les coalitions, du temps ou le Parti Travailliste était dominant. La naissance du Likoud (né d’une alliance de 2 partis), du temps de Begin, avait modifié la donne et d’une certaine façon aujourd’hui l’érosion du Likoud leur rouvre la voie.

 

En fait la place des Sionistes Généraux est le ventre mou du système. Depuis 1967, de nombreux partis se sont créés dans ce lieu puis ont disparu aussi vite. Rappelons nous le Dash de Yigal Yadin, rappelons nous, en 2003, le Shinouy du père de Lapid, rappelons nous Kadima. Aujourd’hui Yesh Atid. On peut faire le pronostic que Yesh Atid disparaîtra aussi d’ici la prochaine Knesset. De fait, ce parti promet le « changement » (sic) – c’était déjà le cas du du parti de son père Shinouy dont le nom, veut dire « changement »- mais son programme est inexistant, son chef une vedette de la TV. Que 19 sièges consacrent un tel parti est inquiétant et témoigne de la déception qu’inspire le paysage politique à une partie des électeurs israéliens. C’est sans doute un vote de protestation et un feu de paille sans lendemain. Entretemps bien sûr, ce parti va jouer un rôle important dans la coalition, mais sa capacité de faire face à des décisions gravissimes pour l’avenir de l’État laisse perplexe.

 

Religieux

 

Le déclin du Shas (11) est aussi significatif car lui aussi avait tenté d’occuper le centre vide du système durant plusieurs années. Nous avons pu remarquer que, durant la campagne, Lapid comme Benett s’adressaient aussi aux électeurs sépharades, sans doute lassés par le parti dont la marque de fabrique était la défense de leurs intérêts. Le Shas a-t-il des chances d’entrer dans la coalition, c’est possible mais comment se comportera-t-il avec un Lapid qui veut annuler tous les privilèges du secteur religieux ? Si Bayit Yehoudi and Yesh Atid entrent en coalition avec Natanyahou, point n’est besoin du Shas. Peut-être même Lapid attirera-t-il Livni. En tel cas la friction avec le Bayit Yehoudi est assurée car Livni et Lapid sont sensibles aux exigences de l’Union européenne et des États Unis concernant l’État de Palestine. C’est tout autre chose avec Bennett qui est sourcilleux sur le plan de la souveraineté israélienne, du sionisme et pas favorable à la création d’un nouvel État entre le Jourdain et la mer (mais à un statut d’autonomie).

 

La politique

 

Il est d’allers étonnant que la question palestinienne et celle de l’Iran, sauf pour ce dernier point chez Natanyahou, n’ont pas été au centre de la campagne si ce n’est pour Livni dont le faible résultat indique le degré d’intérêt public pour la chose. Bien au contraire, la question sociale et celle des religieux ont suscité les débats les plus forts et expliquent la montée de Lapid. Agitéee frénétiquement par le parti Avoda, elle ne lui a pas profité. Sans doute sa dénonciation du « capitalisme » par son leader, Shelly Yachimowitch, était-elle trop violente et peu convaincante. Concernant l’enjeu religion-laïcité, les partis qui font office avant tout de laïcité ou de religion sont à égalité : 19 pour Lapid, 18 pour le Shas et les Ultra orthodoxes (Yahadout hatora), si l’on ne compte pas Bayith hayehoudi, plus centriste. Bien que la religion soit pour lui un pilier central, le parti de Naftali Bennett, contrairement aux partis dits « religieux », a des intérêts non sectoriels, couvrant toute la réalité socio-politique, ce qui justifie ce classement. Sur le plan de la politique étrangère, la présence de Lapid dans la coalition ramènera Natanyahou vers le centre et donc vers la vision des choses européenne et américaine, et ce d’autant plus si Tsipi Livni se joint, via Lapid, au gouvernement, ce qui ne sera pas sans provoquer de tensions avec Bennett. Si Lapid donne le ton à la coalition, les angles seront bien « arrondis » avec Obama. D’une certaine façon, le mouvement vers le centre de l’électorat israélien témoigne indirectement aussi de son inquiétude devant l’isolement international d’Israël découlant de la politique américaine et européenne en faveur des Palestiniens. Il donne aussi une issue à la politique de Natanyahou sur le plan diplomatique. N’oublions pas, cependant, que les nouveaux politiciens qui entrent sur scène sont des néophytes. Ils auront fort à faire avec un politicien chevronné comme Natanyahou… Reste que la politique de ce dernier n’est plus très claire.

 

Note

 

(1) Les résultats d’un sondage d’opinion du Jerusalem Center for Public Affairs de décembre 2012 auprès de 83% des Israéliens (la part juive de la population) est très éclairant, si tant est que l’on peut prêter une fiabilité à toute épreuve aux sondages. Cet intérêt sélectif se justifie au regard du choix nationaliste-palestinien et anti national (israélien) de la minorité arabe israélienne, en tous cas de ses représentants à la Knesset (11 sièges) qui pratiquent une attitude politique d’auto-exclusion, ce qui dans leur double langage s’appelle « apartheid israélien »… Néanmoins un sondage serait intéressant pour vérifier si la masse des Arabes israéliens pense comme ses députés. Face à la demande que les citoyens arabes fassent aussi leur service militaire, puisqu’on l’exige des ultra-orthodoxes juifs, il y a eu en effet des opinions arabes qui répondaient favorablement à cette demande, ce qui témoigne d’un signe encourageant d’intégration dans la citoyenneté.

Pour ce qui est de la population juive, 76% estiment qu’un retrait sur les lignes de 1967 ne satisferait pas les Palestiniens ; 22% seulement croient que cela mettrait fin au conflit ; 74 % pensent qu’Israël a besoin de profondeur stratégique (Judée-Samarie) ; 66% désapprouvent un retrait sur les lignes de 1967 en échange d’un accord avec Les Palestiniens ; 65% s’opposent à la redivision de Jérusalem ; 65% s’opposent au retrait de la vallée du Jourdain ; 68 % s’opposent à l’évacuation d’Ariel et de la Samarie occidentale; 72 % veulent qu’Israël contrôle les blocs d’implantations israéliennes ; 73 % s’opposent à l’évacuation des collines de Judée Samarie entourant l’aéroport de Ben Gourion ; 67% estiment qu’Israël doit contrôler l’autoroute 443 qui relie Jérusalem à Tel Aviv ; 52% pensent que la sécurité est plus importante que la paix. C’est on ne peut plus clair: si les Israéliens sont pour un État palestinien, celui ci ne correspond pas aux ambitions immédiates et à long terme (toute la « Palestine ») de l’OLP. Ces critères d’évaluation nous montrent où se trouve le « centre » politique en Israël. De ce point de vue la position du Bayit Yehoudi est au centre.

 

 

LES FOURRIERS DE LA SOLUTION FINALE II

 

Shmuel Trigano chronique dans Actualité Juive n° 1241, du 24
                               janvier 2013

 

Il y a quelque chose d’inquiétant à apprendre que l’Union Européenne se prépare à relancer « le processus de paix » après les élections israéliennes. Il y a quelque chose d’atterrant à avoir entendu les porte-paroles de JCall appeler à reprendre le dialogue avec « le partenaire de paix » que serait Mahmoud Abbas, au lendemain de l’admission de l’État de Palestine par l’Assemblée Générale de l’ONU. Il y a quelque chose d’affligeant à avoir entendu Shimon Pérès devant les ambassadeurs étrangers, ou des politiciens comme Tsipi Livni et Ehoud Olmert durant la campagne électorale, dénoncer le gouvernement israélien pour ne pas avoir fait « la paix » avec les Palestiniens. C’est comme si ces gens-là n’avaient pas d’yeux pour voir ni d’oreilles pour entendre.

 

Et c’est encore plus incompréhensible quand il s’agit d’Israéliens qui sont aux premières loges pour voir et entendre très clairement que la société palestinienne ne veut pas la paix mais plutôt la disparition, à court ou moyen terme, d’Israël. Les exemples sont innombrables et quotidiens et il suffit pour cela de suivre l’actualité de sites de recherche comme Palestinian Media Watch ou Memri. Là, le double langage palestinien à l’égard des naïfs occidentaux est mis à nu.

 

Si la politique européenne se comprend à l’aune de ses intérêts égoïstes, sonnants et trébuchants (sans négliger la part de son malaise métaphysique envers les Juifs), la surdité des Israéliens et des Juifs est abyssale. Qu’importe à l’Europe d’engager Israël dans une impasse catastrophique, génératrice de guerres sauvages ! Mais les Juifs devraient réfléchir à deux fois. Leur méconnaissance de la nature d’un « partenaire », largement orchestrée par de pathétiques médias israéliens sauf rares exceptions, montre qu’ils ne tiennent compte ni de ce qu’il dit ni de ce qu’il fait, à commencer par la campagne mondiale de délégitimation d’Israël qui émane de Ramallah. Ils poursuivent leur petite idée fixe (« la paix », « deux États-deux peuples » et autres mantras) quoiqu’il advienne de la réalité et, plus grave, sans tenir compte de leurs échecs immenses que le tribunal de l’histoire jugera.

 

Les faits sont têtus. Que furent les accords d’Oslo, quand on les considère rétroactivement, sinon la remise par un État, sorti vainqueur d’une guerre d’extermination contre lui, de territoires, d’une armée, d’une reconnaissance internationale à un ennemi invétéré sans avoir obtenu de lui le moindre traité de paix ? Pis : « l’Autorité palestinienne » qui n’a existé que par la volonté d’Israël a non seulement rompu toute négociation mais s’est retournée contre Israël en proclamant unilatéralement une sorte de pré-indépendance, en rameutant contre lui le monde entier. Dans l’histoire des  relations internationales, on n’a jamais vu une telle ineptie, une telle démission pour un État souverain.

 

Si le plan palestinien réussit à être imposé par Europe interposée, Israël se retrouvera dans une très grave situation stratégique, car il est absolument évident, sur le plan de la géopolitique et de l’état du monde musulman, qu’il n’y a pas de place pour deux États souverains dans ce territoire exigu. Retour à la politique du « corridor de Dantzig » : qui s’est rendu compte que le territoire palestinien couperait Israël en deux pour assurer la communication avec Gaza? Comment personne ne voit-il cela ? Et comment conférer une souveraineté à une entité ennemie surtout après les catastrophiques retraits du Liban-sud et de Gaza qui ont fait place à des puissances terroristes et dictatoriales ? Israël est terriblement vulnérable : la route de Jérusalem, l’aéroport de Ben Gourion sous les kassam des Palestiniens ? Tel aviv sous la menace des collines de Ramallah ? Jérusalem divisée ? Qui accepterait cela ? Cela signerait la fin de l’État d’Israël (1).

 

Je ne peux voir dans les menées des « pacifistes » de tout genre (Etats, individus, mouvements) que la promotion d’une forme nouvelle de la solution finale qui consiste à engager le peuple d’Israël dans une impasse mortelle et une défaite structurelle. Ils pratiquent le même travestissement des données de la réalité par la même manipulation du langage  que les nazis, qui avaient édicté une « règle de langage » (sprachregelung) afin de travestir par les mots l’entreprise d’extermination des Juifs et d’abord de les endormir pour qu’ils se dirigent « pacifiquement » vers les chambres à gaz. C’est exactement ce qui est demandé aujourd’hui aux pacifistes juifs par les élites d’un Occident démissionnaire déjà pour lui-même.

 

Je fais référence ici au langage imposé par les médias, les politiciens, les pacifistes qui ont réussi à faire du conflit palestino-israélien un abcès de fixation du ressentiment planétaire, une obsession délirante, une quasi foi.

 

Le plus gros bluff de la règle de langage en question, c’est  l’expression de « processus de paix » : cette formule recouvre en fait plusieurs guerres et opérations militaires, une terrible vague d’attentats, l’isolement international d’Israël, sa délégitimation… C’est à la source que la « règle de langage » est à l’œuvre. Palestinian Medias Watch a rendu publique le guide terminologique que l’AP a édité. Il enseigne, à la façon d’un pouvoir totalitaire - car cela n’arrive que dans les régimes totalitaires - comment travestir les actes perpétrés (19/6/2012) à destination de l’Occident.

 

Il faudrait que nous établissions un contre-dictionnaire du langage de la solution finale II. A propos de la formule de « territoires contre la paix », Bat Ye’or avait bien montré que c’était une expression découlant d’un concept de l’islam dans la conquête des « Infidèles » enjoints de céder leurs territoires pour échapper à la mort et bénéficier de la dhimma. Et combien d’autres formules : « colons », « occupation », « droit international »… Il faut signaler « Apartheid » qui témoigne d’une grande créativité dans la tromperie. Les Arabes israéliens l’emploient beaucoup. C’est un cas typique : nous avons là une minorité abusive qui pratique un nationalisme palestinien radical, s’oppose à la légitimité de l’État, traîne dans la boue la Hatikva, nourrit des contacts avec l’ennemi ( et combien d’autres traits qui feraient scandale dans la République française) tout en ayant une douzaine de députés (y compris des islamistes) à la Knesset mais qui dénonce « l’apartheid » dont elle souffrirait. En somme, l’auto-exclusion de cette population est grimée en exclusion subie à motivation raciale alors que le mépris racial est de son côté. Il en va de même de l’autre côté de la barrière de sécurité : l’Autorité Palestinienne, dont le projet de constitution définit l’État projeté comme exclusivement arabe et musulman mais qui ne veut pas reconnaître d’État juif en Israël, dénonce l’apartheid israélien. La barrière de sécurité qui visa à mettre un terme à une campagne atroce d’assassinats programmée par l’Autorité palestinienne se voit ainsi « renversée » en barrière de ségrégation.

 

Mahmoud Abbas, le « partenaire de paix » des pacifistes juifs excelle dans ce double langage.

 

Originaire de Safed, il a déclaré en novembre dernier renoncer à son « droit au retour ». Son porte parole, Abbas Nabil Abou Roudeineh, rectifie après-coup. Il n’exprimait qu’une « position personnelle » car le droit au retour reste encore à négocier. « Nous sommes engagés envers les principes palestiniens décidés par le Conseil National Palestinien », c’est à dire l’OLP et sa stratégie « par étapes ». Nous voilà ramenés bien loin en arrière. Shimon Perès est pourtant tombé dans le panneau pour fustiger Natanyahou au lieu de stigmatiser la rouerie du « partenaire de paix »! Et combien d’autres exemples donnés par le « partenaire de paix », notamment un tout dernier avec son discours du 4 janvier 2013 pour l’anniversaire du Fatah. Ce chef d’œuvre de rhétorique de guerre exalte le projet du « retour des réfugiés » - autre langage trompeur : entendez « l’invasion d’Israël par six millions de personnes » - , célèbre Hadj Amine El Husseini, le mufti de Jérusalem allié des Nazis, pour sa contribution à la lutte palestinienne, source d’inspiration pour le peuple palestinien (2), et autres affirmations guerrières…

 

Le plus accablant pour les mentors de JCall, au regard de leur responsabilité face à l’histoire, c’est qu’on n’a jamais entendu la critique urbi et orbi de leur « partenaire de paix » alors qu’ils ne ménagent pas leur critique envers Israël.

 

On ne fait la paix qu’avec son ennemi. Or, la condition d’un rapport réaliste à un ennemi, c’est d’abord d’entendre ce qu’il dit et de le prendre au sérieux. Mais c’est aussi sans doute d’avoir la force de l’identifier comme un ennemi. Les Juifs en sont-ils encore capables ?

 

*A partir d’une chronique dans Actualité Juive n° 1241, du 24 janvier 2013.

 

Notes

(1) Voir la carte topographique géo-stratégique d’Israël «élaborée par Marc Langfan :

http://www.marklangfan.com/updatedkatyushagraphic.html

(2) Cf. Lt. Col. (ret.) Jonathan D. Halevi, « Abbas Reinstates Radical Political Doctrine », Jerusalem Issue Brief, January 10, 2013, Vol. 13, No. 1,11 January 2013. Jerusalem Center for public Affairs. www.jcpa.org

 

 

LA FRANCE A TOUJOURS RAISON

 

Shmuel Trigano chronique sur Radio J du vendredi 18 janvier 2013

 

« La lutte contre les terroristes n’a pas de frontières » déclare François Hollande. On aimerait que la France et l’U.E. daignent appliquer ce jugement aux Palestiniens qui ont été, depuis les années 1960, les inventeurs du terrorisme international, dont Al Qaeda n’est pas le si lointain rejeton, et qui sont toujours actifs sur ce plan-là.

 

L’affaire de l’engagement de la France au Mali est pleine d’enseignements et à de nombreux égards. Notamment pour ce qui concerne la communication. Si on prend comme critère de comparaison la façon dont le discours public, politique et médiatique français traite Israël, on ne peut manquer d’être stupéfait, à tout le moins convaincu, du système de deux poids deux mesures appliqué à Israël avec ses corollaires de bonne conscience narcissique du côté français et d’animosité de principe envers Israël. Cela rappelle la fable de La Fontaine, « selon que vous soyez puissant ou misérable ».

 

Pour le Mali, on nous parle de « terroristes », de « dictature islamiste », mais s’agit-il d’autre chose quand on parle de Gaza, si chère au cœur des journalistes et des grandes âmes françaises, ou quand on parle du Hezbollah ? Le président parle de « détruire » les terroristes. Imagine-t-on le scandale si ces mots avaient été proférés par Natanyahou, et il ne les a jamais proférés ! Imagine-t-on combien la courageuse France-Angleterre serait incessamment intervenue pour empêcher Israël de détruite le QG du Hamas caché dans l’hôpital de Gaza  et d’aller jusqu'au bout de l’élimination de ce clan terroriste ! On nous dit qu’au Mali les terroristes utilisent les civils comme boucliers humains mais que ne reconnaît-on pas la chose quand il s’agit de Gaza ? Et cela a-t-il empêché que ,dans les premières 48 heures de l’engagement français, 148 personnes auraient trouvé la mort dans les frappes aériennes françaises, soit presqu’autant qu’à Gaza (169 morts) en 8 jours malgré les 1500 frappes ciblées de l’armée israélienne ? Nous n’avons vu aucun journaliste français sur le terrain, échappant à la censure militaire de l’armée française, nous faire vivre en direct ce que vit une famille malienne entre bombardements et terroristes. On ne voit que des civils célébrant la France et des tanks français. Un silence glauque pèse sur cette opération et les médias et les grandes consciences journalistiques ne font que diffuser l’information officielle de l’armée. Personne n’a parlé des exactions auxquelles se serait livrée l’armée malienne : les villes sont interdites aux journalistes.

 

Qui s’est levé en France pour se soucier des civils maliens ? A quand la flottille, ou la caravane en l’occurrence, pour Daibali ? Le silence de Stéphane Hessel est assourdissant. Quant au personnel politique, c’est l’unanimisme, le doigt sur la couture du pantalon. Seule voix discordante, presque comique, Valéry Giscard d’Estaing qui voit dans cette « reconquête » du Nord-Mali une aventure « néo-coloniale ». C’est en effet un problème car l’État malien que remet sur pied la France est proche du néant et incapable d’assumer sa charge d’État.

 

En un mot, aucun souci pour l’autre, aucun enfant en danger, pas d’intérêt pour les civils dans le discours médiatique et politique sur cette aventure guerrière dans la foulée de la Libye dont elle est d’ailleurs le produit catastrophique (ô Bernard Henri Lévy !). En somme un discours marqué par l’égocentrisme national, la conviction ethnocentrique qu’on incarne le droit même solitairement.

 

Inutile de préciser que je formule ces remarques tout en approuvant totalement et sans réserves le projet de « détruire », justement de « détruire », le terrorisme islamique mais ce terrorisme n’est pas confiné au Sahara. Il enserre Israël de toutes parts.

 

L’enseignement à tirer c’est qu’il ne faut surtout pas se laisser impressionner par les grands discours de moralité et de droit dont les États européens, la France la première, abreuvent Israël à longueur de temps, et cela va revenir après les élections en Israël. C’est de la pure hypocrisie, de la guerre psychologique, une opération de déstabilisation. Les pays européens cachent leurs compromissions financières et politiques avec les États arabes sous des dehors « moraux » grandiloquents qui ne convainquent que les faibles. Le plus affolant c’est que la France affronte au Mali les islamistes armés par le Qatar dont elle est dépendante financièrement. Non, ce n’est pas sur ce terrain qu’il faut répondre. Mais y-a-t-il en Israël des personnalités suffisamment brillantes pour renvoyer à l’Europe sa propre image ? Hélas, non.

 

*A partir d’une chronique sur Radio J du vendredi 18 janvier 2013.

 

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